L'Inconnue de la gare !

Sur le quai
d’une gare;
rencontrés
par hasard,
des yeux noirs m’ont capturés,
capturés. →
Elle lisait
sans me voir;
me rappelait
dans le soir,
un bateau blanc sur la mer,
sur la mer.
Moi , j’ai suivi son sillage.
J’ai voulu faire naufrage,
m’échouer sur sa plage.
Moi, j’ai pensé que l’amour
m’ouvrait grande sa cour
qui donnait sur Toujours.
Sur le quai
d’une gare,
j’ai cherché
son regard
pour entrer dans son histoire,
son histoire. →
Tout était
verrouille;
je n’avais
point la clef.
Le bateau blanc s’en allait,
s’en allait.
Moi , j’ai suivi son sillage.
J’ai voulu faire naufrage,
m’échouer sur sa plage.
Moi, j’ai pensé que l’amour
m’ouvrait grande sa cour
qui donnait sur Toujours.
Sur le quai
d’une gare,
vers l’Aimé
en retard,
elle a couru, bras ouverts,
bras ouverts. →
Tout près d’eux,
j’ai marché;
ses beaux yeux
m’ont frôlé.
Le bateau blanc rayonnait,
rayonnait.
Moi, j’ai repris mon bagage.
Je n’ai pas fait naufrage
ni échoué sur sa plage.
Moi, j’ai pensé que l’amour
m’avait fermé sa cour
qui donnait sur Toujours.
Sur le quai
d’une gare,
est tombé
le brouillard.
Des yeux noirs s’en sont allés.
Des yeux noirs s’en sont allés.
Sur le quai.